Les premières notes du mugham, l’un des principaux genres musicaux folkloriques azerbaïdjanais, ont été jouées dans l’Antiquité. Son art musical remonte à la tradition de la récitation du Coran, voire plus tôt encore aux hymnes de l’Avesta. Le mot « mugham » signifie « musique envoyée par Dieu ». Pour ses nombreux admirateurs, il ne s’agit pas seulement d’une belle mélodie lyrique, mais aussi d’un état d’esprit, d’une façon de fusionner avec le monde et d’une sorte de philosophie cosmique. Pour le peuple azerbaïdjanais, le mugham est à la fois une musique, une philosophie et une forme de méditation qui aide à révéler les fondements spirituels de l’être humain et a un effet thérapeutique sur l’âme et l’esprit. Le mugham, en tant que genre musical, a pris forme en Azerbaïdjan à l’époque de la « Renaissance musulmane », attribuée aux XIIe et XIIIe siècles, lorsque de nombreux grands poètes ont créé leurs ghazals, et que la poésie des auteurs ultérieurs a constitué la base du mugham. À cette époque, diverses écoles de chant mugham ont vu le jour à Bakou, Chamakhi, Gandja, Nakhitchevan et Karabakh. C’est Choucha, « Conservatoire de l’Orient », qui a donné naissance aux chanteurs les plus remarquables au monde. En 2008, le mugham azerbaïdjanais a été inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.